Le mélange d'imaginaire et de réel donne une grande force d'évocation au
monde hergéen...
Ainsi les pays réels et ceux inventés par
Hergé cohabitent dans les albums.
<<Hergé met en scène de vrais théâtres géopolitiques. Il a créé
pour cela cinq pays imaginaires : outre le Khemed (dans la Péninsule arabique,
où l’on retrouve tout l’arsenal de l’état pétrolier), ces pays
fonctionnent par couples antagonistes. La Bordurie contre la Syldavie, c’est
l’opposition entre un état capitaliste et un état sans nulle doute
communiste, situé dans les Balkans, qui se cristallise autour d’un enjeu économique,
l’uranium. En Amérique du Sud, le pétrole du Gran Chapo (analogie avec le
Gran Chaco réel) sert de pôle de conflit entre le San Theodoros et Nuevo Rico,
opposant, au-delà, des intérêts britanniques et américains. Systématiquement, le dessinateur met donc en scène un antagonisme entre des acteurs nationaux, soutenus par des puissances internationales rivales, le tout en lutte pour le contrôle d’une ressource...>> extrait d'un débat des Cafés géographiques de Paris.
Pour en savoir plus
- FARR (M.), Tintin, le rêve et la réalité,
Ed. Moulinsart, Belgique, 2001 (une confrontation entre l’univers de Tintin et le monde réel)
- GEO hors série, " Tintin, grand voyageur du siècle "
- DOUVRY (J.F.), Grand atlas des pays imaginaires de la bande dessinée, Ed.
Phoenix.